Jeudi 29 mai 2008 à 19:10


Y a un type qui m'a dit "je t'aime".
"Je t'aime de tout mon amour" même.
Et j'ai sourit.

J'ai sourit parce qu'il ne savait pas où remplir son verre d'eau.
J'ai sourit parce qu'il ne savait pas quels pinceaux choisir et que c'est vers moi qu'il s'est tourné.
Alors je lui en ai choisi trois.
Trois de couleur différente.
Trois de tailles variées.
Un gros, un moyen et un petit.
Pour être sûre que ça lui aille.
Il a dit merci m'a arraché les pinceaux des mains et est parti.

Je crois bien que j'ai eu l'air bête, très bête mais personne ne m'a vue, c'était dans la remise, là où l'on range le matériel.
Alors j'ai choisi mes pinceaux, les miens.
Que des petits et des plats, mais de couleurs différentes.
Je les ai posés à plat, sur la table et j'ai sorti ma toile.
J'ai fait des petits tas de différentes couleurs dans une assiette en carton, j'ai mélangé, j'ai superposé, j'ai colorié, j'ai peint, j'ai raté, j'ai repassé, je me suis tachée, lavée, salie, rincée...

Et tout ça en souriant.


Publié par elfeperigourdine

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Dimanche 25 mai 2008 à 19:56


Voila, c'est terminé.
Mes petites mains ont travaillé tout l'aprem pour préparer ces trois fois rien.
Quatre heures pour faire un petit quelque chose de rien du tout.
N'empêche que quatre heures passées à confectionner un simple remonte moral ça vaut le coup.
Parce que sa grand mère va mal paraît-il et elle aussi du coup.
Parce que ce serait chouette un petit sourire sur son visage et entendre son rire résonner.
Ce serait superbe qu'elle écrive aussi.
Superbe qu'elle retrouve ses mots.
Et qu'elle ne les gaspille pas, qu'elle en garde en réserve.

Pour quoi faire?
Pour l'année prochaine.
Parce que je ne veux pas d'sms quand on sera loin, je veux des lettres.
De jolies enveloppes qui m'attendront sur mon bureau quand je rentrerais le week end.
Des lettres remplies de ton écriture grosse et ronde que je ne comprends pas.
Des lettres que je mettrais peut être des heures à déchiffrer.
Des lettres compliquées, drôle et belles.

Des lettres qui font sourire...

Publié par elfeperigourdine

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Jeudi 22 mai 2008 à 20:55


Il y en a un qui ne met pas les bonnes lunettes, qui voit n'importe comment et ne se voit pas lui même comme il devrait se voir.
Il y en a un qui ne met jamais de lunettes et qui dit n'importe quoi d'ailleurs.

Aujourd'hui il y en avait une muette.
Au départ je n'ai pas été triste pour elle, surtout étonnée.

Merde.
Elle n'a pas dit un mot de la journée.
Elle est parvenue à se taire un jour durant.
Oui, aussi bête que cela puisse paraître j'ai d'abord été énormément admirative, comme si un exploit venait de s'accomplir sous mes yeux et que j'en étais la spectatrice hébétée.

Après est venue l'inquiétude.
Mince, pourquoi elle se tait.
C'était bizarre de la voir réfugiée dans ce mutisme, le regard vide, sans aucun éclat dans le fond de sa pupille, sans vie.
On aurait dit une coquille.
Une coquille de quoi, je n'en sais rien.
Une enveloppe vide à l'intérieur, juste une présence insignifiante, un corps insensible à ce qui se passait autour, un corps sans vie.

J'ai essayé d'entendre ses appels muets, ses appels à l'aide, j'ai espéré de toutes mes forces entendre ne serait-ce qu'une plainte, un soupir, un toussotement, mais j'ai eu beau écouter, je n'ai rien entendu.

Si j'avais su, j'aurais écouté avec le cœur...

Publié par elfeperigourdine

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Mercredi 21 mai 2008 à 20:14


"La photo qui fait rire du permis d'conduire..."

Bénabar avait énormément raison dans sa chanson, je crois que maintenant que j'ai reçu le fameux papier rose ils vont être nombreux ceux qui vont se poiler en voyant la tête que j'ai dessus!

Heureusement que le ridicule ne tue pas...

Publié par elfeperigourdine

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Lundi 19 mai 2008 à 19:17


Un jour je la pousserai cette porte.
Du bout des doigts, tout doucement et en silence.
Je l'entrebâillerai juste ce qu'il faut.
Toi tu serais derrière, comme si tu m'attendais.
Comme si tu savais que j'allais venir.

Alors je ferais un pas en avant, j'ôterais mes chaussures et j'irais m'assoir sur un tabouret en bois.
Et là tout deviendrait évident.
Tout.
Une sorte d'illumination voulue, une certitude qui frappe là où on ne s'y attend pas.
Ce ne sera peut être pas beau à voir comme illumination mais peu importe.
Peut être que ça changera quelque chose, peut être que non.

Ce qui est sûr c'est qu'en repartant je la laisserai ouverte...
                                                           ... la porte.
 

Publié par elfeperigourdine

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