Parce que ça fait du bien parfois de laisser les crayons de côté pour un pinceau et de la couleur.
Parce que ça fait du bien de retourner en enfance, parfois.
Parce qu'avec ça accroché dans sa chambre d'étudiante elle pensera encore plus souvent à moi.
Et parce que Clémence ne t'en fais pas, bientôt tu l'auras aussi le tiens.

Parce que quand je vois ton vélo, j'ai peur que quelqu'un te le vole et qu'il ne reste plus que l'ombre.
J'ai envie de l'accrocher à son ombre avec un cadenas, pour qu'il reste toujours là.
Et puis peut être laisser la clé sur le cadenas tout compte fait, pour le laisser libre malgré tout...

C'est dingue comme de simples phrases peuvent embellir une journée en quelques secondes...

Bizarrement ça m'a fait du bien de courire comme une dératée.
Sentir la douleur dans toues mes jambes, être tiraillée de partout à chaque nouvelle foulée.
Sentir mon souffle légèrement rauque, me rendre compte que malgré tout je respire encore.
Courir sous la pluie et ne pas avoir froid.
Voir que mes vêtements me collent à la peau, épousant parfaitement mon corps et s'allourdissant à chaque goutte d'eau supplémentaire.

Avoir les cheveux et le visages trempés.
Me dire que c'est dommage que je ne pleure pas en cet instant, pour une fois que personne n'aurait pu s'en rendre compte étant donné l'eau qui ruisselait le long de mes joues.

Et puis se rappeler qu'il n'y a pas que la douleur psychique, il y a aussi la douleur physique, je l'avais presque oubliée celle ci.
Transformer toutes ces mauvaises pensées en energie, afin d'aller plus loin, toujours un peu plus loin.

Il y a des vides qui semblent se creuser de jour en jour sans jamais se combler.
Dis, on la fera vraiment cette promenade pieds nus sous la pluie?

Quelques notes de piano, "comtine d'un autre été", Yann tiersen.
Autant dire que ça commençais bien.
Et c'était de mieux en mieux pour tout vous dire.
J'en ai eu des frissons partout.
Cette voix, qui habituellement m'est familière, s'était totalement transformée.
Elle avait gagné en ampleur, une voix grave, profonde, remplie d'émotions.
Une voix vibrante, qui résonnait dans ma tête.
Une voix envoûtante même, une voix de laquelle je ne parvenais pas à me détacher.
Je m'y accrochais, cliquais sans cesse sur play pour revivre ça, encore une fois.
Le plus étrange c'est qu'à chaque nouvelle écoute le morceau ne perdait rien de sa saveur.
Au contraire, c'était une saveur qui évoluait, que je voyais sous un oeil différent à chaque nouvelle écoute.
Tes mots ils m'ont touchée autant que ta voix, que la musique.
Parce qu'en cet instant le morceau j'avais l'impression que tu le vivais, comme si tu arrachais chaque mot de Toi, de ton intérieur.
Un bout de toi envolé à chaque nouvelle mesure, un bout de toi voltigeant dans l'air ambiant, passant au travers de mes oreilles, de mon corps et repartant pour laisser place à un autre.

J'aurais pu dire "c'est dommage, tu bafouilles à un moment, ta voix s'accroche à un mot, à une minuscule syllabe au milieu de ce texte.
Mais non, cela ne m'est même pas venu à l'esprit.
Parce que cette infime maladresse est entièrement rattrapée par le reste.
Parce que cette maladresse elle en devient belle.
Elle laisse paraître une émotion en plus, je te sens comme ému.
Et je suis là, gorge sérrée, sans ne plus savoir quoi dire.
C'est envoûtant, ça m'emporte.
Je me laisse bercer par ta voix, douce mais forte, profonde en émotions et en couleurs.
C'est le genre de petites choses qui me fait dire qu'il existe des choses magnifiques, et que même les gens que je cotoie au quotidien sont capables de telles merveilles.
Une petite merveille cachée au milieu d'un océan de choses sans interêt, une pépite d'or au milieu d'un sac de terre.

Merci du fond du coeur pour cette escapade virtuelle toute en douceur.
J'espère que d'autres suivront, vraiment.