Mercredi 24 janvier 2007 à 18:17
L'automne est passé depuis quelques temps, emportant avec lui toutes ces feuilles habillant les arbres.
Fatiguées d'avoir été présentes tout l'été elles se sont laissées tomber une à une, tourbillonant dans le vent.
A partir de cet instant elles sont devenues mortes, comme si le simple fait de ne plus être accrochée à une branche justifiait le terme de feuille morte.
C'est étrange la langue française, car pour moi il n'y a rien de plus vivant qu'une feuille morte.
C'est lorsqu'elles sèchent et qu'on les écrase en leur marchant dessus qu'elles font le plus de bruit. Elles se mettent alors à craquer et se manifestent de plus belle sous chacun de nos pas les broyant, les écrasant.
Lorsque le vent se lève elles se mettent à danser.
On pourrait croire que leur trop longue immobilité aurait engourdit leur tige et leurs nervures mais il n'en est rien.
Au contraire, la soudaine liberté qui leur est donnée est comme une délivrance pour elles, et elles le montrent bien.
Toutes ces feuilles se lancent dans une longue valse, tourbillonant au rythme des rafales.
Elles se laissent porter par le souffle, le vent devient leur mélodie et les rues leur piste de danse.
Bien sûr elles ne sont pas parfaitement synchronisées, tu croyais quand même pas qu'elles allaient sortir leurs pointes pour te faire un ballet digne de l'opéra de paris?
Elles préfèrent aller dans tous les sens, n'obeir à aucune règle, et c'est ça qui est beau.
Elles n'essaient pas de mieux voltiger que les autres ces feuilles, elles ne font pas de compétition, leur but c'est de vivre à travers cette danse comme elles ne pourront plus jamais le faire dans leur vie, et elles y arrivent très bien.
Si c'était le seul moyen de devenir vivante, moi aussi je me serais détachée de ma branche depuis longtemps.
Publié par elfeperigourdine
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Samedi 20 janvier 2007 à 13:39
Avec Marine on avait le temps.
Le temps de quoi? On ne savait pas trop, le temps d'attendre notre car qui arrivait dans une heure sûrement.
Alors on a fait un détour, on avait le droit puisque nous avions le temps.
Nous sommes passées devant le cimetière.
Les nuages étaient gris, le ciel sombre et le vent se levait, décidément c'était un temps à visiter un cimetière.
Nous sommes entrées, la grille mal huilée a grincé, signe qu'elle n'était pas tirée souvent.
En repoussant cette grille toute rouillée c'est la porte du monde extérieur qui s'est refermée sur nous.
Nous n'étions plus vraiment sur terre, mais dans une dimension parallèle, loin des vivants mais proches des morts.
Les graviers crissaient sous nos pas, de rares feuilles mortes tourbillonaient dans une valse effrénée.
Et le silence remplissait le reste.
Non pas un vrai silence, pas le silence où il n'y a aucun bruit pour le percer.
Un silence vide de paroles, comme si les gestes parlaient mieux que les mots pour décrire ce que nous ressentions à ce moment précis.
Nous marchions côte à côte, et, tournant la tête j'ai enfin posé le regard sur les tombes disposées de chaque côté de l'allée.
J'ai vu ces tombes oubliées, sans personne pour les fleurir et commémorer ce qu'avaient été leur propriétaire de leur vivant.
J'ai vu des tombes vides avec pour seul ornement une pierre tombale triste, salie par les intempéries, vieillie par le temps.
J'ai vu ces fleurs en plastique hideuses sur lesquelles le temps ne prenait jamais le dessus.
Elles restaient là, sur ces pierres, souvent renversées par les bourrasques de vent, parfois éclaboussées par la pluie ou grises de poussière.
De toutes ces tombes aucune n'était belle, aucune ne respirais la paix et la sérénité à laquelle devraient goûter les morts.
Comme si la mort avait tout reprit à elle et que le temps avait fait le reste.
Plus personne pour rendre hommage à ces hommes et ces femmes disparus, plus personne pour se manifester à ces gens oubliés depuis longtemps déjà.
Ouvrant de nouveau la vieille grille, nous sommes retournées du côté des vivant, là où l'on ne trouve des fleurs en plastique que chez les gens de mauvais goût.
Nous reprîmes notre marche, le vent glacé me frigorifiait les membres mais malgré cette froideur qui m'envahissait je brûlais de l'intérieur.
Ma tête bouillonait de pensées, mon esprit s'enflammait au brasier de l'indignation comme cela ne m'était pas arrivé depuis longtemps.
Non, je ne voulais pas finir comme ça, avec une lourde pierre triste et laide gravée à mon nom quelques mètres au dessus de moi.
Non c'est décidé, je ne veux pas de pierre, je veux de la terre avec des graines de coquelicots dedans.
Juste pour que lorsque tout le monde m'aura oubliée il continuent de fleurir chaque été, redonnant ainsi vie à un cimetière endormi.
Publié par elfeperigourdine
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Samedi 13 janvier 2007 à 15:52
Evaluation de danse vendredi dernier dans le cadre de l'EPS.
Les groupes se sont succédés les uns après les autres, des danses pas mal mais qui ne m'ont pas marquée plus que ça.
C'est alors qu'est arrivé le tour du dernier groupe.
On dit toujours "on garde le meilleur pour la fin", ce jour la cette expression se vérifiait une fois de plus.
Une musique de suspense et un peu de violon si ma mémoire ne m'abuse.
Pas mal.
Et Lisa qui arrive avec une peluche, et une mine appeurée.
Ces yeux maquillés de noir, ces visages crispés par une peur simulée, ces membres déliés se tordant, s'enroulant, s'animant.
Ce porté simple, mais magnifique.
Ces membres qui allaient jusqu'au bout de leurs mouvements et ces visages on ne peut plus expressifs.
Ce sentiment de peur présent tout au long de la danse.
Cette musique toujours changeante et ces corps en total accord avec elle.Les danseuses, la mélodie et leur thème ne faisaient plus qu'un.
Oui j'ai bien dit danseuses.
Elles n'avaient peut-être jamais prit de cours de leur vie mais elles méritaient allègrement cette appelation.
Parce que pour moi la danse ce n'est aps tortiller des fesses pour un clip du flex,
Parce que la danse c'est avant tout exprimer quelque chose avec son corps,
Parce que la danse c'est communiquer avec le spectateur et susciter des émotions,
Parce que tout ça je l'ai ressentit en vous regardant danser,
Parce que c'était merveilleux,
Merci, tout simplement.
Publié par elfeperigourdine
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