Nous arrivâmes en avance sur ce quai triste et brumeux.
Par peur de rater les "au revoir", ça aurait été trop bête, rater les dernières minutes passées ensemble.
Ça aurait fait médiocre, nul, minable.
Donc nous arrivâmes en avance.
Et au final je me demande si ce n'était pas mieux quand on arrivait pile à l'heure, quand on se pressait par peur de rater le départ.
Parce que là, arriver en avance, attendre sur ce quai moche et triste à en pleurer c'était comme être déjà parti.
C'était avancer de quelques minutes le départ, c'était déjà être dans l'ambiance des séparations, c'était perdre ce temps qui nous est si précieux.
C'était peut être mieux les embrassades à la va vite, vivre intensément ces dernières minutes, compter jusqu'aux secondes qui n'étaient qu'à nous, jeter des coups d'œil inquiets à la grande horloge de la gare...
La prochaine fois je resterai, ça sera plus simple.