Petit à petit ça monte, monte, monte.
Ça arrive dans la gorge, ça s'enroule autour des cordes vocales.
Besoins de parler? Non merci.
On voit la chose arriver, on la devine, tapie comme une bête féroce.
On sait qu'elle est là mais on l'ignore superbement pour continuer de vivre tout simplement.
Des tonnes de "on dit" s'accumulent dans un coin de la tête, de mauvais pressentiments qu'on balaie d'un geste de la main. Comme on chasserait une mouche malvenue, oui.
On se fait des idées, on a peur soudainement puis on se rassure à grand coup d'expressions bateaux et de jolies phrases insensées.
On se renferme sur soi même aussi puis on attend. On ne sait plus trop ce qu'on attend d'ailleurs mais peut importe, ce qui compte c'est d'être à l'affut quoi qu'il arrive.
Et plus on attend plus le temps est long.
Vivre dans le présent n'est pas forcément une bonne chose.
Et retourner en arrière? Impossible.
Bon.
Tant pis.