Samedi 14 février 2009 à 21:37


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Dès ma troisième visite je me suis attachée. C'était plus fort que moi. Ils étaient tous tellement attendrissants avec leurs pantoufles, leurs pâtes d'oies aux coins des yeux et leur manière d'être. Et tellement différents les uns des autres. Elle m'a demandé si j'avais de l'humour et j'ai répondu oui, ça lui a drôlement plut. Après elle m'a mise à l'épreuve mais j'ai tenu bon, maintenant elle me propose toujours de m'asseoir à côté d'elle.
Elle, une autre était contente de me voir, elle me l'a dit, avec un grand sourire magnifique, même avec son dentier qui se déboîte. Elle est drôle parfois. Il y en a des fragiles, des perdus mais tous sont reconnaissants. Je n'ai pas très bien compris pourquoi d'ailleurs, moi je ne fais que les embêter en les prenant en photo, c'est à moi d'être reconnaissante, pas à eux.
Ils ne me croient jamais quand je leur dit qu'ils sont beaux, pourtant c'est vrai. Alors je les prends en photo encore et encore, comme pour le leur prouver, pour les convaincre de cette évidence bien que je ne sois pas certaine que ça marche.

J'y retournerais lundi, mardi et autant de fois qu'il faudra. Et je reviendrais. Pour leur montrer ce que j'ai fait grâce à eux, pour leur dire que si je réussis mon année ce sera uniquement grâce à leur aide et leur gentillesse. 

Plus tard je veux être vieille pareil.


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Jeudi 22 janvier 2009 à 21:36

Au départ c'était "Une journée avec le chef des travaux".
Sauf que le chef des travaux s'était fait cambrioler la veille et qu'il n'était pas là.
Ils m'ont donc trouvé un professeur prévenu à la dernière minute que je devais suivre la journée.
Sauf qu'il venait à 9h30 et repartait à midi.

Donc ce sera "Trois heures avec un professeur trouvé au dernier moment par la gentille directrice."

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Lundi 19 janvier 2009 à 20:27

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Être d'une humeur encre de chine et faire la tête. Juste pour voir. Arrêter de sourire dans le métro pour montrer qu'il y a des gens de bonne humeur sur terre, ne parler qu'en grommelant, en oublier de dire merci à ceux qui tiennent la porte. Mais garder tout à l'intérieur, prêt à exploser à tout moment, ne pas soupirer, juste fusiller le sol du regard et attendre que cela fasse un trou dans le plancher. En vain. Se faire le plus discret possible, ne bousculer personne, se faufiler et arriver à destination. Marcher encore parce qu'il le faut et craquer.
Avoir quelques larmes qui coulent et répéter "ils sont cons" inlassablement. Laisser s'écrouler les digues et accélérer le pas, tenter de se calmer sans y parvenir puis s'essuyer la joue d'un revers de la main.
Se sentir incroyablement bête, trouver que finalement cette journée était nulle un point c'est tout, se dire que vendredi ce sera pareil.

En vouloir un tas de personnes puis s'en vouloir de leur en vouloir. 
Je n'ai jamais aimé les cercles vicieux.

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Mardi 13 janvier 2009 à 7:45

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Il fait un temps de larmes depuis bientôt une semaine. Un temps froid, glacial, brumeux et avec beaucoup de vent. Le tout te percute, rentre dans tes pupilles qui aussitôt répliquent par un assaut de larmes. Un temps de larmes donc. Je trouve ça joli dit comme ça, on en oublie que ce n'est pas forcément agréable de pleurer dès que l'on sort dans la rue. En même temps ça amuse un peu. C'est sûr que ce n'est pas tous les jours qu'on a l'occasion de passer pour quelqu'un de dépressif en entrant en pleurs dans une boulangerie alors qu'en fait non, tout va pour le mieux du monde.

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Mercredi 7 janvier 2009 à 10:47



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Ce matin, j'ai ouvert mes volets et ça sentait la neige.
Je ne pense pas que la neige ait une odeur, il devait juste faire froid. Il n'empêche que c'était très agréable ce bref instant. Se lever tard parce qu'un cours à été déplacé, sortir de sous la couette en milieu de matinée et se diriger à petit pas vers la fenêtre. Et l'ouvrir.
Se prendre le froid en pleine figure mais garder les pieds au chaud malgré tout. Se réveiller d'un coup, avoir les muscles tendus, les yeux et les oreilles grands ouverts mais ne pas trembler de froid. S'aérer les poumons, profiter de la vue imprenable sur le bâtiment d'en face, se rendre compte qu'il n'y a aucun voisin à espionner puis refermer la fenêtre, s'asseoir près du radiateur électrique, le mettre à fond et chercher le gilet de laine en attendant qu'il chauffe. Se rendre compte qu'il n'y a plus de baguette alors manger des litchis et ne rien faire. 

Enfin, ne rien faire d'utile.
C'est différent, mais c'est bien mieux.

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