Mardi 2 octobre 2007 à 18:43

Parce que 'il n'y a pas que l'écriture dans la vie, il y a aussi le dessin..

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En espérant ne pas avoir amoché la jolie demoiselle qui m'a servit de modèle, la photo originale se trouve ici.

Publié par elfeperigourdine

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Mercredi 29 août 2007 à 14:56




Enfin de retour après une semaine passée au pays des frites, du café et du chocolat, j'ai nommé la Belgique!

Mon état d'esprit est totalement différent entre le début et la fin du voyage.
Au départ, j'ai été prise d'une brusque mélancolie, je ne voulais plus partir et rester chez moi, à glandouiller tranquillement.
Puis j'ai vite changé d'avis.

Parce que la Belgique c'est un peu mes origines tout de même.
J'entends souvent des gens dire que leurs racines ça fait partit d'eux.
Moi, être d'origine Belge ça m'était bien égal.
J'aurais préféré un truc plus éxotique, être antillaise ou d'origine Indienne ou Africaine par exemple.
Mais être d'origine Belge ça n'impressionne personne, n'importe qui peut y aller en quelques heures de voiture.
D'autant plus que cet aveux engendrait moults calembours plus drôles les uns que les autres (notez l'ironie) comme:

-"Ah ouais donc t'es blonde ET belge? Bah dis donc ça explique bien des choses.

Sans commentaires.

En fait la Belgique c'est plein de belles choses.
La Belgique c'est des pistes de cyclables partout qui te donnent une envie folle de faire du vélo:

Clemence - Je VEUX pédaler, me bousiller les molets, être en sueur, VELOOOOOOOOOO.
En plus c'est plat donc ça fatigue moins.

La Belgique c'est des lampadaires de partout, sur les routes, les autoroutes...
Clem - J'aimerais bien rouler la nuit juste une fois, pour voir si ils fonctionnent vraiment.
Moi - Ouais des fois que se serait juste pour épater les touristes naïves et innocentes que nous sommes.

La belgique c'est des maisons en briques super belles de partout. Au début on croyait qu'elles étaient belles parce qu'on passait que dans des coins de riches mais bon, au bout de 5 jours de visites c'est pas possible que tout le monde soit riche donc c'est juste que c'est normal chez eux d'avoir de jolies maisons.

La belgique c'est des pelouses vertes. Ben oui, fastoche il pleut un jour sur deux là bas.

Et aussi, la Belgique c'est un dépaysement total.
Il faut croire que l'air Belge modifie la tournure d'esprit à en croire les énormités que j'ai entendu durant le séjour.
C'est pourquoi, j'ai noté tous les jours, à n'importe quelle heure avec ce que j'avais sous la main les perles de Belgique pendant une semaine, les voici donc:

-Napoléon il n'est pas Belge! Il est français! Alors ça c'est dingue, il nous a vraiment dit n'importe quoi le guide.(Au musée de Waterloo, un touriste inconnu)

-Musta, tu fais caca! (seule phrase en français hurlée dans le jardin entendue par la tante Rosa qui parle uniquement flamand.)

-J'le jure sur la tête de ma mère et la tombe de ma grand mère (une fille dans le train)

Sans oublier ma Mamie, très en forme!

Une mamie c'est toujours la pour ses petits enfants:
Elle- Alors, tout va bien comme il faut?
Moi - Non non
Elle - Bon, bah c'est parfait!

Une mamie ça a un sens de la morale à toute épreuve
-Au pire si on a volé quelques pains au chocolat c'est pas grave hein (dit bien fort à la cafétéria à l'aller)

S'adressant à Rosa: Le Fushia que tu m'a offert il y a deux ans à magnifiquement poussé dans mon jardin
Deux minutes après, s'adressant à clémence et moi: Vous avez vu cette plante? Elle m'en a offerte une il y a deux ans qui a crevé en deux semaine.

Le matin au petit dej', en parlant des brioches que la tante Denise a réchauffées exprès pour nous
- Bon alors les filles vous faites comme si c'est pas dur et vous souriez!

Une mamie ça pète les plombs aussi, surtout quand avec mon papi ils s'énervent à propos d'une direction .

-Quelle calamité ce mari!
-En voila un comme papithou, une nullité à chier! (quand on a été bloqués 5 minutes sur unb parking à cause d'une barrière qui ne voulait pas s'ouvrir)

 S'adressant à mon grand père: Ohhhhh mais tu vas pas modifier l'parking parce que tu viens une fois tous les ans zut!

Papi -T'as pas l'droit de rouler à 110.
Mamie -Oh mais c'est pas grave, laisse moi tranquille...
Papi - On voit bien qu't'es française toi!

Et puis une Mamie ça sort des phrases super intelligentes:
-Dans un pays étranger on n'est jamais chez soi.
Ou encore:
-C'est sûr qu'à force de ne rien manger on finit par maigrir.

Ceci dit, sans doute jalouses des performances de ma grand mère, il se trouve que clémence et moi même avont parfois excellé en blagues pourries en tout genre:

Clem - Quelle est la ville où on s'arrête?
Moi- Aucune idée
Clem - Stopetersbourg!

Moi - Mamie, je t'aime pas.......... 'rticulièrement beaucoup.

Moi - Mamie je t'aime plus que tout au monde parce que toutomonde c'est un salaud.

Mon grand père s'adressant à nous une fois revenues en france:
-Alors les filles, vous vous reconnaissez?
Clem - Oui oui, moi c'est Clémence et elle c'est Elise.

Mamie - Alors moi ce qui m'a frappé...
Clem - AÏEUUUUUH!

Clem - Ah savora, savora, savora, aux épices qui ne pissent pas... Euh non c'est pas ça.

Clem - Oh j'ai avalé ma bouchée tout rond, je la sens bien passer. (silence)
C'est marrant tu découvres tes tuyaux!

Et pour finir, le plus beau compliment que m'a soeur ne m'ai jamais fait:
-Oh, tu sens le chèvre chaud!


(Et je m'excuse d'avance auprès de ma petite soeur que je fais un peu passer pour une dégénérée du cerveau dans cet article, mais elle aura beau dire, c'est un peu ce qu'elle est! (photo: y a qu'en Belgique qu'on trouve ça!))

Publié par elfeperigourdine

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Dimanche 26 août 2007 à 18:37




C'est pendant un trajet en voiture. La route est longue, il faut souvent au moins une heure ou deux pour en arriver là.

On a épuisé les traditionnels jeux du portrait et du ni oui ni non. On a cherché dans le paysage avoisinant une vache, un moulin, un château.
Les plus jeunes auront compté les voitures rouges.

Manifestement on se lasse vite de ces activités, elles font diversion un instant mais chacun sait bien que cela manque de sens. Alors sans plus tarder on va à l'essentiel. Depuis le début du voyage cela nous démangeait, maintenant notre œil ne s'en cache plus, il a envie de sortir de l'habitacle. Il ne s'agit pas de contempler le paysage : les champs de Picardie sont toujours les mêmes.

Ce n'est pas le cas des plaques d'immatriculation. Ce qui nous fascine ce sont les lettres. Le département laisse peu de suspens même s'il est parfois exotique. On remarque un DOM, parfois un TOM. Les plaques étrangères déconcertent, déçoivent lorsqu'elles n'offrent pas l'assemblage de lettres tant attendu.

Pour se dédouaner de notre propre bizarrerie on en fait un jeu. C'est à celui qui lira sur une plaque le mot le plus cocasse, l'interjection la plus familière.
On trouve des lettres qui font référence à notre quotidien :
Le BUS que l'on prend le matin, le NEZ (toujours trop gros) ou l'insolent PV qu'on vient de découvrir sur son pare-brise.

Et puis arrive le moment où, on l'aurait juré, les conducteurs se sont ligués pour vous faire les pieds.
Ils ont préparé leur coup, on ne sait pas quand ni comment, on ne sait même pas pourquoi ils nous en veulent tant mais le fait est là.

Les propriétaires de voitures à consonnes vides de sens nous encerclent.

TC, FRM, KQW, les lettres nous narguent, elles passent devant nous, comme si c‘était là leur droit le plus naturel. On sent presque de l'agressivité dans leur façon de se tenir là, droites et lisses devant nos yeux.

On a encore 100 kilomètres à parcourir, on ne se laisse pas abattre si facilement. Au lieu de céder à la rage qui frémit dans notre poitrine on modifie légèrement les règles du jeu. Il s'agit maintenant de créer soi même des mots avec les lettres, ces foutues consones, qui s'offrent à nous. Alors selon l'humeur TC devient « Tacite » ou « Tocard » et FRM ne fait plus le fier, il a été percé à jour, étendu en « frimeur ».

Repus de lettres on arrive enfin chez nos amis. « Vous avez fait bonne route ? » Le conducteur soupire-quelques bouchons.
On approuve réprimant un sourire.

A nous, les bouchons ont plu : on y a trouvé nos initiales à plusieurs reprises.



(Vous avez sûrement remarqué le changement de style, ce texte n'est pas de moi mais de Sib, à croire que les occupations de Meuh et moi pendant les trajets de voiture dans les Alpes l'ont légèrement inspirée! (J'en profite d'ailleurs pour lui faire l'honneur de mettre la photo de cette plaque à son effigie trouvée en Belgique!))

Publié par elfeperigourdine

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Dimanche 27 mai 2007 à 17:36


Dehors, la pluie fait rage.
Elle s'approche de la fenêtre, contemple le spectacle.
Son souffle balaie la vitre de la fenêtre, créant un nuage de buée qui l'empêche de bien voir.
La buée disparait, des gouttes se sont déposées sur la parois de verre.
Elle baisse les yeux, regarde ces gouttes qui s'écrasent sur le sol, le percuttent et créent des ronds autour d'elles.
Des mares se forment rapidement, toute la terrasse est couverte d'une fine couche d'eau.

Une envie irrésistible la prend, celle de sortir, là tout de suite sous cette pluie battante.
De sortir pieds nus, sans parapluie, de remonter un peu son pantalon et de marcher, pas forcément longtemps mais juste connaitre la sensation du bitume glacé et mouillé sous ses pieds.
Elle hésite encore, a peur d'attraper un rhume.

Et puis non, ce serait trop bête de rater cela.
Elle fait quelques pas, se dirige vers la porte, enlève ses chaussettes, remonte légèrement son pantalon.
Elle pousse la porte, sort un pied dehors.
C'est froid, un peu.
C'est mouillé, beaucoup.
Sans hésiter elle sort son deuxième pieds fait quelques pas, s'arrête.

Elle regarde ses orteil, admire sa silhouette qui se reflette dans l'eau à ses pied.
C'est comme si elle marchait sur un miroir gigantesque.
Où qu'elle aille, sa silhouette est réfléchie au sol, chacun de ses mouvements est esquissé par terre, comme la copie conforme de ce qu'elle est.

Elle lève les yeux, regarde le ciel, se plonge dans cette étendue infinie.
Elle ouvre la bouche, essai d'attraper quelques gouttelettes, de les absorber avant qu'elles ne s'écrasent sur le sol pour leur éviter cette collision violente, pour les garder rien que pour elle.
Rare sont les gouttes osant se hasarder dans sa bouche, mais elle savoure les quelques unes qui s'y risquent.

Elle descent un escalier, se trouve dans la rue.
La rue est en pente, il pleut tellement qu'une minuscule rivière la dévale le long du trottoir.
Elle met ses pieds dedans, s'amuse à faire un barrage.
Elle ramasse une fleur trouvée par terre, la dépose doucement au creux de cette rivière et la laisse se faire emporter par les flots et partir au loin.
Elle est jolie cette fleur, une touche de rose au milieu de cet océan de gris que personne ne semble avoir le courage de braver.

Elle se sent seule d'un coup.
Regarde autour d'elle, aucun être vivant aux alentours.
Excépté elle.
Le froid la prend, son tee-shirt est trempé.
Elle tremble de partout, se recroqueville sur elle même.

Elle se sent bête.
Elle se sent bête et seule.
Bête de rester plantée au milieu de la route, immobile en laissant l'eau lui couler dessus sans y prêter attention.
Elle se sent seule de voir que personne ne fait comme elle.
 
Sans plus attendre, elle fait demi-tour, revient sur ses pas et rejoint sa maison.
Parce qu'elle a peur.
Elle craint qu'en restant immobile sous la pluie la solitude ne la rejoigne, alors elle s'enfuie, comme une voleuse pour lui échapper.
Elle cour presque, atteint la porte, la referme et s'essuie les pieds.
Elle s'allonge dans le canapé du salon, ferme les yeux et souffle un peu.

Elle a froid, encore et toujours.
Elle se sent bête, ne comprend pas son acte, trouve cela ridicule d'un coup.
Et elle se sent seule aussi.
Elle enrage, elle qui voulait échapper à cette solitude, elle se rend compte qu'une fois de plus celle ci l'a rattrapée.

Si elle avait su, elle aurait fermé la porte à clé.


Publié par elfeperigourdine

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Mercredi 23 mai 2007 à 18:10





Le rideau s'ouvre,
Les applaudissement fusent,
Les projecteurs s'allument.

Il est là, seul.
Au milieu d'une scène gigantesque.
Il occupe à peine un mètre carré sur toute l'étendue de la scène et pourtant il prend toute la place.
Replié sur lui même il attend le bon moment.
Il attend les premières notes de la musique.
Du piano plus précisément.

Début du morceau, son corps se délie, s'anime.
On dirait qu'il est tout emmêlé ce danseur.
Ses bras se déplient, son corps s'allonge comme pour mieux défaire tous les neuds de ses membres.
La musique s'accélère, ses mouvement aussi.
Il gagne en fluidité, il semble se réveiller petit à petit.
Ses mouvements s'agrandissent, il prend de plus en plus d'espace, se déplace, tourne, virevolte, on dirait une feuille ballotée par le vent.

Il parait léger, comme un oiseau en fait.
Il est tout cela à la fois, un noeud, le vent, l'oiseau.
Il est la vie, tout simplement.
Il danse avec grâce, y met toute son âme.

C'est beau.

On croirait le voir s'animer dans une valse éffrénée avec une personne imaginaire.
Il prend des risques, tente des figures compliquées.
A tout moment il pourrait s'écrouler, se briser la nuque, une erreur de pas suffirait.
Il danse avec la mort, c'est pour cela que c'est si beau.

Il n'a pas peur d'elle, il la frôle parfois, la provoque.
Il l'entraîne avec lui dans son sillon, il la prend dans ses bras, l'emporte dans ses pas, ses déboulées, ses arabesques.
Il profite de la danse au maximum, comme si chaque seconde qu'il vivait était la dernière.
Il aime cela, il aime la danse, il aime la mort.

Il sait que ses pensée sont morbides, qu'il devrait peut être danser avec la vie, cela serait sûrement moins risqué.
Mais il ne peut pas, parce que justement il la déteste la vie.
Il se déteste, Il est la vie.
Il se sent attiré par cet inconnu, par l'envie de ne plus rien sentir, de ne plus souffrir de ses courbatures qui hantent son corps entier après chaque spectacle.

Les pointes du danseur effleurent le parquet, il saute, retombe légèrement, gracieusement, il parait léger, leger...

Blanc, le morceau se termine.
Le danseur est immobile, à terre.
Applaudissements.
Rideaux.

Il ne dansera plus.

Publié par elfeperigourdine

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