Mercredi 23 mai 2007 à 18:10





Le rideau s'ouvre,
Les applaudissement fusent,
Les projecteurs s'allument.

Il est là, seul.
Au milieu d'une scène gigantesque.
Il occupe à peine un mètre carré sur toute l'étendue de la scène et pourtant il prend toute la place.
Replié sur lui même il attend le bon moment.
Il attend les premières notes de la musique.
Du piano plus précisément.

Début du morceau, son corps se délie, s'anime.
On dirait qu'il est tout emmêlé ce danseur.
Ses bras se déplient, son corps s'allonge comme pour mieux défaire tous les neuds de ses membres.
La musique s'accélère, ses mouvement aussi.
Il gagne en fluidité, il semble se réveiller petit à petit.
Ses mouvements s'agrandissent, il prend de plus en plus d'espace, se déplace, tourne, virevolte, on dirait une feuille ballotée par le vent.

Il parait léger, comme un oiseau en fait.
Il est tout cela à la fois, un noeud, le vent, l'oiseau.
Il est la vie, tout simplement.
Il danse avec grâce, y met toute son âme.

C'est beau.

On croirait le voir s'animer dans une valse éffrénée avec une personne imaginaire.
Il prend des risques, tente des figures compliquées.
A tout moment il pourrait s'écrouler, se briser la nuque, une erreur de pas suffirait.
Il danse avec la mort, c'est pour cela que c'est si beau.

Il n'a pas peur d'elle, il la frôle parfois, la provoque.
Il l'entraîne avec lui dans son sillon, il la prend dans ses bras, l'emporte dans ses pas, ses déboulées, ses arabesques.
Il profite de la danse au maximum, comme si chaque seconde qu'il vivait était la dernière.
Il aime cela, il aime la danse, il aime la mort.

Il sait que ses pensée sont morbides, qu'il devrait peut être danser avec la vie, cela serait sûrement moins risqué.
Mais il ne peut pas, parce que justement il la déteste la vie.
Il se déteste, Il est la vie.
Il se sent attiré par cet inconnu, par l'envie de ne plus rien sentir, de ne plus souffrir de ses courbatures qui hantent son corps entier après chaque spectacle.

Les pointes du danseur effleurent le parquet, il saute, retombe légèrement, gracieusement, il parait léger, leger...

Blanc, le morceau se termine.
Le danseur est immobile, à terre.
Applaudissements.
Rideaux.

Il ne dansera plus.

Publié par elfeperigourdine

catégorie

Par la pute vierge le Mercredi 23 mai 2007 à 18:32
ben je laisse plus vraiment de com, mais je lis toujours tes textes !!
Par matt en mode survivor le Jeudi 24 mai 2007 à 23:18
tres touchant! comme une impressiond e déja vu, comme un sentiment enfin exprime. Merci de me faire réver
Par tootie-tushie le Samedi 26 mai 2007 à 16:20
Il est.. mort??
(a moin qu'il ai pris sa retraite mais je ne pense pas) Il detestela vie... il déteste peut être ce qui compose la sienne.
En changeant quelques éléments, on peut vraimen être heureux. En changeant quelques élments, on peut vraiment l'aimer.
Par lagrandemymy le Mardi 5 juin 2007 à 15:18
Un amour de la danse que tu retranscris si bien.
Par Mon-bout-de-vie le Jeudi 7 juin 2007 à 18:58
La danse <3
C'est tellement gracieux.
C'est un beau moyen d'expression.
Par l-echarpe-au-vent le Jeudi 5 juillet 2007 à 22:02
Les premières notes arrivent, on peut les entendre. La partenaire à bout de bras, les premières notes qui fusent, et puis lentement les pas, mes bras qui bougent, mes doigts qui s'ouvrent mon pied qui fait un pas, puis je passe de l'état raide comme un balai à mou comme une serpillère.

A l'école, il y a deux associations qui sont souvent pointées du doigt. L'association Jeu de Rôle, dont on considère les membres comme étant de furieux psychopathes schizophrènes, parlant à tout moment de boules de feu et d'épées magiques, de dragons et de trolls, des créatures fantasques et mièvres, des feuilles qui réduisent sous formes de nombre l'utilité humaine. J'en fais(ais) partie.

Et d'un autre côté, le club de rock, dont on considère les membres comme des loosers en manque de filles, qui sont exicités rien qu'en prenant la main d'une d'entre elles. Association dont je fais partie. Et c'est vrai, je suis excité, à l'idée de la danse, du rock, cet art que je trouve noble, dessiné en six temps. Si vous voyez le progrès que font les gens : celui-ci est snob, celui-là est hilare. Moi je me dépense, mes pieds bougent tout seul, je deviens "smart", je porte un chapeau, je caresse d'un regard de velours ma partenaire. C'est ça pour moi la danse à deux, une séduction sur un rythme et des paroles, des pas, qui s'approchent, un couple qui s'éloigne et qui s'observe, une osmose entre un cavalier et une cavalière.

Alors oui la danse est un art de vivre, une représentation en trois dimensions et en cinq sens des éléments de la vie, l'amour, la naissance, la mort, le visage impassible mais les bras et les jambes qui racontent la folle course de l'existence.
Par http://www.valbuena.fr le Mercredi 3 juin 2015 à 5:20
On a encore 100 kilomètres à parcourir, on ne se laisse pas abattre si facilement. Au lieu de céder à la rage qui frémit dans notre poitrine on modifie légèrement les règles du jeu
Par http://www.souvenir-armeeafrique.fr le Mercredi 15 juillet 2015 à 11:11
thanks
Par http://www.fredcharpentes.fr le Mardi 7 juin 2016 à 11:50
ma branche depuis longtemps.
 

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