La nuit est longue, elle tire et tire sur son manteau pour m'envelopper un peu plus longtemps, je voudrais me réfugier dans cette obscurité mais elle m'effraie. Les minutes paraissent des heures, les heures semblent être des mois, je me perds dans cette immensité, ce manque d'unité, cette abstraction, plus rien n'a de valeur. Je rêve de bêtises, me lance dans une quête du sommeil que je ne trouve pas.
Pourquoi faudrait-il dormir la nuit ? Je pourrais être noctambule et me peindre des cernes violets sous les yeux au matin, je pourrais passer ma journée à bailler, à m'étirer, je pourrais vérifier si le café permet réellement de rester éveillé, ou encore marcher de travers sans avoir bu et me cogner aux murs de la maison.
Faire comme si ma tête était enveloppée d'un nuage gigantesque de coton, ne plus percevoir les sons et les couleurs de la même manière, entendre les échos des voix seulement, un cri faible mais puissant, des teintes pastel mais colorées.
Rêver le jour et espérer la nuit.