Je suis amoureuse de la lumière, amoureuse des reliefs qu'elle créée. De ces vides de ces pleins, de ces creux, de ces bosses, de ces trous, de ces gouffres où il fait bon se plonger. Amoureuse des textures qu'elle fait ressortir, de ces plis dans la peau, de ces frissons imperceptibles, de ces poils qui se dressent et de ces rides qui se dessinent en arabesques. Tout n'est que matière, que l'on façonne avec un astre, une lampe de chevet, un réverbère. C'est tellement fort quand le corps se forme par les ombres, quand le volume se ressent avec ces espaces vides de détails, ces ténèbres intrigants. C'est beau aussi. De percevoir les articulations sous la peau, les os, le squelette, les tendons, d'éprouver toutes ces choses qui vibrent en dessous, de sentir pleinement ce mécanisme invisible qui nous défini. De ressentir le langage qui en ressort, au plus profond de soi, parler avec le corps, les mains, les fossettes, les pupilles, parler du bout des ongles, des cheveux et des lèvres. Amoureuse, amoureuse, amoureuse
De cette lumière qui me rend vivante.